jeudi 22 décembre 2011
Tout est possible
jeudi 8 décembre 2011
Emilie la serrurière
je sautille de coquelicot en coquelicot,
le sourire en bandoulière,
mes songes pour idéaux,
et mes écrits pour doux vaisseaux.
Je navigue de contrée en contrée,
m'enivre de chaque parfum, chaque nectar,
et puise de ces cocktails magiques,
de longs poèmes qui offrent des clés.
Qui eut crû que je deviendrai un jour serrurière ?
Je fabrique des kyrielles de petites clés,
clés de fée ou bien clés des champs,
elles ouvrent les portes de maisons qui n'existent pas
et font naître de petites demeures aux frontières des rêves.
Quelques minutes pour acheter la maisonnée,
et pour toujours un songe y reste bien implanté.
Il parle aux habitants, les apprivoise,
et finit par se multiplier, et faire tinter
d'autres petits rires-éclair dans les chaumières !
Nos rêves nous portent,
doux vaisseaux tentaculaires,
pieuvres vagabondes et longues nuits ailées,
vers ces plages d'étreintes imaginaires,
et ces vallées de mots qui s'élargissent sans arrêt.
Comme éclate une chanson-fée dans les rayons de juillet,
je navigue de toit en toit, et dissous les barrières,
armée de clés aux petits rires-éclair.
Pause verte
mardi 6 décembre 2011
's wonderful, marvellous...
Je commence dés demain à travers un petit périple dans la ville de Poitiers, armée du Canon, et du désir de découvrir le hidden Poitiers, le Poitiers underground, de dénicher des petits trésors. Au rapport tomorrow night.
mercredi 30 novembre 2011
Le reflet des hêtres
Elle n'avait pas réussi à incarner leurs désirs. Elle n'avait pas réussi à devenir le fruit de leurs projections, de leurs ambitions. Seule, elle se promenait le long du fleuve bordé de hêtres. Tous semblaient l'épier et aspirer à l'atteindre de leurs branches éplorées. La surface de l'eau stagnante ne reflétait pas son image, mais seulement les débris d'une vie aquatique morte. Ils voulaient tous le meilleur pour elle, ils la voyaient au sommet de la pyramide, mais elle, elle trônait sur une pile de feuilles arborant les teintes du déclin. Les être chers faisaient pousser en elle le désir de croître éternellement en évinçant la mauvaise herbe. Leurs yeux, braqués sur elle telles des lampes accélérant la croissance des plantes, ne la lâchaient pas. Leurs yeux étaient devenus ses yeux. C'est alors que le chemin se fit de plus en plus étroit. Le feuillage des hêtres prenait tellement d'ampleur que la vue en était totalement bouchée. Il fallait rebrousser chemin, ou se frayer un passage. Elle posa un pied timide sur les branchages morts, et commença à arracher des brindilles, puis des branches, elle les soulevait, les écartait, les soulevait, les écartait... Jusqu'à ce qu'une colère éclair née de la monotonie étrange du geste la saisisse. Elle se vit accomplir ce geste répétitif et insignifiant, et vit que ses efforts n'étaient pas vraiment récompensés. Une fureur de vivre l'envahit. Elle ne voulait pas finir pâle comme une tige molle, ou encore fripée comme une vieille feuille à l'orée de la disparition totale. Elle ne voulait pas être à moitié présente, à moitié vivante. A moitié prisonnière du feuillage, et à moitié dehors. A quoi rimait cette tiédeur ? Pourquoi vivait-elle ici bas ? Pour arracher les mauvaises herbes et aller se coucher ? Si elle voulait vivre, il fallait exprimer plus d'envie, plus de force, plus de vigueur. Prendre cette branche qui obstruait sa volonté, la tordre, et la briser ! Imposer ses désirs, puis se laisser guider par le vent...
Le vent avait été son ami depuis toujours, il l'avait portée jusqu'en haut des cimes. Le vent chaud du sud, le vent réconfortant, qui caressait les mosaïques incomplètes et biscornues de son être. Il avait été son allié, malgré sa pluralité, ses petites incohérences. Il semait les graines de ses douces rêveries, de ses douces folies... Il ne cessait de souffler, et ne cessait de lui insuffler d'autres souhaits. Elle se visualisait danser de l'autre côté des falaises, briller, et enfin devenir quelqu'un. Vivre. Mais aujourd'hui, elle venait de quitter le sud et sa douceur, les montagnes de succès qui la faisaient fantasmer à un futur fait de fortune et de reconnaissance. Jamais elle ne s'était confrontée à elle-même, projetée dans la vraie vie. Perdue dans ses pensées, elle heurta un petit tas de pierres grises. Elle était enfin sortie de l'enclave végétale. Une éclaircie réchauffa sa peau et son cou dénudé. La suavité diffuse de ce rayon l'enlaça et lui procura un soudain bien-être, presque organique, irrationnel. Elle n'avait pas ressenti cela depuis les promenades de son enfance. Ce modeste rai de lumière la plongea dans d'autres souvenirs. En présence de ses parents, elle pouvait se taire, être elle-même dans la plus grande simplicité, dans le plus grand dépouillement. Elle n'avait nul besoin de se parer de couleurs et de fards pour éviter de laisser son mal-être transparaître. Elle pouvait le laisser circuler librement, comme une brise qui caresse le dos des feuilles, soulève une vaguelette, mais ne crée pas de torrent. A présent, le soleil se dissimulait derrière une épaisseur cotonneuse de plomb, et la laissait seule dans son errance. Plus de souvenirs auxquels se raccrocher. Plus de bien-être cellulaire incontrôlable. Seule. Dans l'obscurité. Grandir. Les pierres le lui murmuraient. Le vent serait sa boussole. Elle continua sa route le long des hêtres, et regarda droit devant elle le chemin clair et tout tracé. Elle quitta les lianes volubiles ainsi que le cloaque mêlé de feuilles mortes et de cailloux. Elle quitta les derniers oripeaux du passé qui la tenaillaient encore, et avança sans se retourner. Flèches de feu dans le regard.
Witches
I heard their voices.
Enthralled by their beautiful eyes,
And marvelling at their long black hair
That looked like dark daring crows,
I followed them into the night,
And fell for each and every one of them.
Qui si ce n'est moi...
Torrents de peine, parfois
Car je sais que l'espoir m'a quittée,
Que la magie m'a dupée,
Peut-on courber sa nature
Comme une tige qui se désaltère
Au fond d'un étang, et taire
Ses doutes et ses faiblesses,
Chanter, aveugle, sans cesse?
Peut-on courber sa nature
Comme un héron sur son îlot,
Assourdi par les imprécations, les mots,
Vivant sa vie en roi,
Ignorant tout des lois
Mais heureux, heureux, sans raison,
Torrents de joie, souvent
Car il est seul, et dans sa solitude,
Il croit en sa force, en ses turpitudes,
Tout comme j'aimerais croire,
Torrents de doute, toujours,
En moi-même, en l'amour
Sans faille d'une vie donnée,
En l'effort, et au cœur qui permet
D'avancer sans questions
Ni tergiversations :
Je suis, je vis, j'accepte, j'aime,
Je crois, j'espère, je donne, je sème.
lundi 28 novembre 2011
Dernières images du sud
Et le vent qui porte le message des voiles, message de liberté et de poésie, où est-il? Comment se sevrer de ce qui a porté notre propre poème durant toutes ces années? Comment réapprivoiser le langage des éléments et les faire siens?
vendredi 18 novembre 2011
Elégie, San Francisco, Journal fantasmatique
Voyage intérieur
mardi 15 novembre 2011
Crachat de Fiel
Est-ce que ça vaut vraiment le coup?
Boules, Clodo et Honte
Errata : "ce moment innomable de gêne" : ouhla, j'étais fatiguée là! rectifier par "ce moment de gêne innommable".
Conclusion :
J'me tape la TE-HON, des dizaines de BOULES roulent dans le bus, all-eyes-on-me-blushing-blushing, la clodo du bus me prend en pitié (je devais vraiment avoir l'air d'une chiasse), et me FORCE à lui donner mon sac de boules pour qu'elle les "garde" le temps du trajet. Et moi je la laisse faire. Qu'est-ce qui est le plus INCONGRU dans cette histoire? La folie de ces évènements successifs ou ma propension à laisser une telle folie s'exprimer librement à CHAQUE FOIS?
vendredi 2 septembre 2011
Paul's Place, Chartrons
Paul est le gérant de ce lieu pittoresque, et nous propose un choix varié de boissons et de succulents gâteaux faits maison... Je vous recommande d'ailleurs le merveilleux carrot cake!
Cet endroit n'est pas seulement un salon de thé agréable dans un quartier agréable, il propose aussi des centaines d'ouvrages différents en anglais et en français que l'on peut consulter sur place, dont on peut discuter avec Paul, qui est un passionné de lettres et de cinéma. D'ailleurs tous les derniers jeudis du mois, il propose une soirée Poésie où tous les écrivains en herbe peuvent venir lire leurs propres poèmes à un auditoire féru de belles lettres... Chez Paul, il y a tout! De la bonne gastronomie, de la bonne musique, des bons bouquins et des bonnes discussions!
Petite anecdote personnelle : j'avais ce livre de poèmes de Paul Eluard en édition bilingue en double, alors je me suis dit qu'il agrémenterait bien les étagères de Paul. Je lui ai donné l'ouvrage de bon coeur, juste pour le remercier d'avoir crée un lieu aussi sympa, et il a tenu à m'offrir une part de gâteau tout en me remerciant chaleureusement. Y a pas de doutes, c'est le gérant le plus sympa et le plus généreux au monde!
Allez-y, vous ne serez pas déçus!
Mon conseil de visite :
* un samedi matin, allez visiter le quartier des Chartrons. Vous pouvez descendre à l'arrêt Paul Doumer (tram C), et vous rendre sur la jolie place abritant certainement quelques étals de livres anciens. Baladez-vous dans la rue Notre Dame, et visitez tous les antiquaires du coin, ainsi que les boutiques de créateurs indépendants qui fourmillent aux Chartrons! Puis passez évidemment chez Paul pour le goûter, et finissez (ou commencez, c'est selon!) par une petite balade le long des quais.
lundi 16 mai 2011
Sorcière ailée, ange azimuté
Là où je marche et j'avance tu es,
Le soleil se cache, la nuit révèle
Les peurs et les désirs soupirés
L'amour n'est plus, le sexe se tue,
Vis dans le passé et absorbe le vieux tissu,
Le vieux tissu du temps dérobé
Celui d'un rapace étouffé,
Celui de ton envol encombré,
Celui de tes pairs remémorés.
Sorcière ailée, ange azimuté,
Là où je marche et j'avance tu es,
Tu nages sans fin dans le confins
De tes souvenirs au fond éteints
Le coeur se mord, l'ardeur se tort
Tout sera oublié et ton plaisir égratigné
Car pour exister, tu as désiré être
Celui qui crie dans l'éprouvette,
Celui qui danse le corps en fête,
Celui qui vit sans le peut-être.
Sorcière ailée, ange azimuté,
Là où je marche et j'avance tu es,
Ton grand cercle se décore
Autour d'une plaie béante que tu honores
L'oeil noir et craint s'élargit
Tu le poursuis tu lui souris
Pour que claquent tes équerres indolores
Et celui qui sait jamais ne dévore,
Celui qui voit s'arrête se déploie,
Celui qui tranche dort sur la loi.
Sorcière ailée, ange azimuté,
Là où je marche et j'avance tu es,
Le dieu que tu t'es maquillé
Dans l'abîme sera étalé
Le fard se répand sur des pans de présent
Efface et réitère les errances de ton chant
Ta plainte amère suinte l'éther
Ton oeil céleste s'aveugle et se perd
Pour celui qui vit, danse et croît,
Celui qui nourrit, aime et voit.
vendredi 22 avril 2011
jeudi 21 avril 2011
mercredi 20 avril 2011
Et on ne grandira jamais...
On a été et on est bercé de ça :
- des pouvoirs magiques qui consistent à brandir des baguettes magiques et lancer des regards mystérieux de la mort qui tue (en imaginant que nos yeux jètent des éclairs) en se proclamant clairvoyants lucifériens
- des groupes de copines goth/sorcières/perdues/geek/cool, rayez la mention inutile, avec qui on traîne tout le temps car plus on fait les mêmes trucs collectivement, (souhait clanique oblige) plus on se fabrique de l'identité individuelle. (c'est tordu hein?)
- des livres trop anciens trop rares qu'on pourra montrer à ses copines en se la pétant grave. (t'as vu, j'ai un livre unique = t'as vu, j'suis unique = je possède donc je suis.)
- des trucs de ouf trop sensationnels qu'on fait avec ses potes entre les pyjamas parties et les boutiques. "c'était pas notre imagination non!" (putain on est vraiment originales et uniques! = distorsion de la définition d'unicité... ah bon un groupe c'est pas "un"? peut-être UN cerveau pour 4 oui...)
- une maison de folie qu'on partagera avec notre bande de potes de fac dans laquelle on fera une coloc bigarrée et joyeuse pour toujours.
- une carrière d'écrivain parce qu'à 10 ans on écrivait des poèmes que les parents affichaient à côté des photos de famille sur la cheminée...
- le lifestyle de rockstar qui va avec
- une carrière de musicien parce qu'on gratouille une fois l'an...
En conclusion,
Ne nous méprenons pas, j'ai pris du LSD et des anabolisants dans mon biberon, j'ai bien été élevée aux herbes magiques, et je mangeais ma soupe dans un chaudron.