lundi 28 novembre 2011

Dernières images du sud

(Perpignan)

Il est si dur de se séparer de ce qu'on a connu si bien! Si déchirant de vivre loin, au pays du ciel de plomb, et des couvertures de nuées enrobant nos têtes en mal de luminosité! Je ne pensais pas qu'un climat, une lumière, un relief, me manqueraient tant et créeraient ce vide autour de moi ; la pensée que l'automne poitevin est une période de stagnation, d'indifférence, de monolithisme d'un paysage morne sur l'humeur ambiante. J'attends avec impatience les rayons de soleil pour qu'ils mettent de la couleur à ce tableau bien triste. J'attends avec impatience les première neiges, dites de rigueur, pour qu'elles illuminent le paysage de leur blancheur presque phosphorescente. J'attends avec joie de pouvoir sentir le froid, la délicate fragrance des fleurs d'hiver, et de la glace mordante. Mais cette saison ne m'inspire guère de sentiments profonds, et mon esprit, tout comme mon corps stagnent telle une plante estivale dans un marécage mortifère.

Et le vent qui porte le message des voiles, message de liberté et de poésie, où est-il? Comment se sevrer de ce qui a porté notre propre poème durant toutes ces années? Comment réapprivoiser le langage des éléments et les faire siens?

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